La vidéosurveillance est un outil de sécurité de plus en plus utilisé, mais son déploiement est strictement encadré par la loi. L'objectif principal de cette réglementation est de protéger la vie privée des individus tout en permettant l'utilisation de caméras pour des raisons de sécurité légitime. Ainsi, avant de pouvoir installer et exploiter un système de vidéosurveillance, il est nécessaire d'obtenir une autorisation de la préfecture.
Qui doit demander une autorisation préfectorale de vidéosurveillance ?
La déclaration relative à la vidéosurveillance n’est pas obligatoire pour tout le monde. Seuls les lieux ouverts au public, où les images sont enregistrées, sont concernés par cette obligation. En conséquence, les lieux privés comme une maison ou un appartement ne nécessitent pas cette déclaration, de même que les kits de vidéosurveillance sans dispositif de stockage tels que les enregistreurs numériques dépourvus de disque dur.
Cependant, si vos caméras de surveillance privées filment la voie publique, une autorisation est nécessaire. La préfecture rejette généralement ces demandes, car il est difficile de justifier le besoin de filmer la rue, sauf dans des cas très spécifiques comme la lutte contre le terrorisme ou la prévention d’un danger spécifique. Certaines caméras offrent des fonctionnalités de masquage qui permettent de cacher les zones filmant la voie publique. En activant cette option, seule la partie pertinente devra être visible, comme votre jardin par exemple, respectant ainsi les exigences légales et vous dispensant de demander une autorisation en préfecture.
Remarque : Vos voisins ne peuvent pas exiger de voir ou de contrôler votre système de vidéosurveillance privé. En cas de conflit, notamment sur le champ de vision des caméras, seules les autorités compétentes peuvent intervenir après une plainte officielle. Pour éviter tout litige, il est recommandé de masquer les zones filmant le voisinage afin de préserver leur vie privée.
Demande en ligne d'autorisation d'un système de vidéosurveillance
Pour simplifier la procédure, il est possible de faire une demande d'autorisation en ligne. Cette méthode est rapide et permet de suivre l'état d'avancement de votre demande en temps réel. Pour effectuer une demande en ligne, suivez ces étapes :
- Préparer les documents nécessaires : Il s'agit généralement d'un plan des lieux, d'une description détaillée du système de vidéosurveillance (nombre et types de caméras, zones surveillées, etc.) et d'une justification de la nécessité de ce dispositif.
- Accéder au portail en ligne : Rendez-vous sur le site dédié à la demande d'autorisation en ligne de vidéosurveillance.
- Remplir le formulaire de demande : Suivez les instructions pour remplir le formulaire avec les informations requises.
- Soumettre la demande : Après avoir vérifié toutes les informations, soumettez votre demande. Vous recevrez un accusé de réception et pourrez suivre l'évolution de votre dossier. Si il manque des pièces, vous pourrez simplement compléter votre dossier sans avoir à tout recommencer.
Demande d'autorisation d'un système de vidéoprotection par voie postale
Si vous préférez ou si vous rencontrez des difficultés avec la demande en ligne, il est également possible de soumettre une demande par voie postale. Voici les étapes à suivre :
- Télécharger le formulaire de demande : Obtenez le formulaire sur le site officiel du gouvernement ou auprès de votre préfecture. Vous trouverez ici le cerfa videoprotection.
- Remplir le formulaire : Complétez le formulaire avec les informations détaillées sur votre système de vidéosurveillance et les zones concernées.
- Joindre les documents requis : Incluez tous les documents nécessaires, tels que les plans des lieux, une description détaillée du dispositif et une lettre de justification.
- Envoyer la demande : Adressez votre dossier complet à la préfecture de votre département. L'adresse postale est généralement disponible sur le site de la préfecture ou sur le formulaire de demande.
Note : N'oubliez pas de conserver une copie de votre dossier et d'envoyer votre demande en recommandé avec accusé de réception pour avoir une preuve de votre envoi.
En suivant ces étapes, vous vous assurez que votre demande d'autorisation pour un système de vidéosurveillance est complète et conforme aux exigences légales. Une fois l'autorisation obtenue, veillez à respecter les conditions fixées par la préfecture pour éviter toute sanction.
Quelles sont les risques si je ne déclare pas mon système de vidéosurveillance ?
Ne pas déclarer un système de vidéosurveillance peut entraîner des conséquences juridiques conséquentes : 45 000€ d'amende et 3 ans d'emprisonnement. En cas de contrôle, l'absence de déclaration peut être considérée comme une infraction, pouvant entraîner des sanctions administratives et pénales. Les amendes peuvent être substantielles et, dans certains cas, les autorités peuvent exiger le démantèlement immédiat du système non déclaré.
De plus, en cas de litige, par exemple si une personne se plaint d'être filmée sans son consentement, l'absence de déclaration peut affaiblir votre position légale. Il est donc très important de respecter les procédures de déclaration pour éviter ces risques et assurer que votre système de vidéosurveillance est utilisé en conformité avec la loi.
Ne paniquez pas pour autant, les autorités restent relativement tolérante en cas de défaut de demande d'autorisation, surtout si le système a été installé récemment. Du moment que vous vous mettez en conformité dès le premier rappel, vous ne devriez pas avoir de problème.